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Le monde du travail se réinvente
Ce n’est plus une surprise. La troisième révolution industrielle est en marche. Sous l’impulsion des nouvelles technologies, le monde du travail est dans l’obligation de se réinventer. L’arrivée du digital dans les entreprises a transformé l’organisation, les métiers et les compétences des chefs d’entreprises, cadres et salariés. L’entreprise est devenue un lieu collaboratif, agile où l’information doit circuler avec fluidité. Alors adopter les nouveaux codes du travail est devenu indispensable. A défaut, le risque est de rester sur le bord de la route voire d’être has-been aux yeux du marché. Décryptage du monde du travail de demain.
Tout le monde le reconnaît : occulter la mutation également nommée « disruption digitale », c’est prendre le risque de voir disparaître son entreprise ou son poste. Sans passage au digitale, plus de 50% des entreprises du classement Fortune 500 disparaitront d’ici 2030. C’est l’une des trente-trois prédictions de Morgan Frey sur le blog « Futuristspeaker ». Et le constat est là : d’après le dernier rapport du MIT et Deloitte (« Strategy, not Technology, Drives Digital Transformation : becoming a digitally mature entreprise »), seulement 29% des entreprises interrogées sont aujourd’hui digitalement mature. Pointant ainsi le retard accumulé par les entreprises.
Méfiez-vous. Ouvrir un compte Facebook, Twitter ou se créer un profil LinkedIn n’est pas suffisant pour entrer pleinement dans l’ère numérique. Au-delà de l’expertise digitale, vous devez adapter votre attitude et adopter les codes du digital. Des codes ayant un impact sur l’univers professionnel de l’entreprise. Quels sont ces changements ? Quelles sont leurs influences sur notre manière de travailler ?
Notre univers professionnel en pleine mutation
Se préparer à l’irruption des nouvelles technologies, à la transformation des métiers et des compétences. Pour les managers, cela est devenu inévitable. Les métiers dont l’activité repose aujourd’hui sur les échanges interpersonnels rapides et opportuns, comme par exemple dans le marketing, la communication ou encore dans la fonction commerciale, sont les plus enclins à se transformer afin de s’adapter aux bouleversements imposés par l’univers du digital.
Première métamorphose 3.0 : l’espace de travail. La mobilité est aujourd’hui au cœur de la transformation digitale des entreprises. Le multi-bureaux émerge. Les salariés n’ont plus un seul bureau mais plusieurs – dans leur entreprise, à leur domicile, en bureau virtuel voire dans leurs lieux de prédilection. Le home office ou le co-working ont remplacé le schéma traditionnel.
Les outils. Microsoft Office 365, Google for Work ou encore Salesforce sont autant de moyens qui changent nos métiers. Ils permettent aux entreprises de collaborer, d’échanger en simultané tout en consolidant les connaissances clients.
De plus en plus matricielle mais avec des frontières de moins en moins dessinées, la relation entre les niveaux hiérarchiques internes et les partenaires externes est à renouveler. D’une part, le collaborateur de demain doit développer ses capacités interpersonnelles et son sens de la collaboration. Et d’autre part, le manager de demain est un leader où plus il aura de leadership plus il saura mobiliser les équipes transversales sur les objectifs à atteindre.
Ce nouvel univers professionnel est passionnant mais complexe, et pour naviguer avec succès dans cette complexité, notre coaching d’équipe peut être un atout précieux. Et ma conviction aujourd’hui est que le collaborateur de demain nécessitera à plusieurs reprise dans sa vie professionnelle d’un coach pour prendre de la hauteur sur ce changement culturel majeur, afin d’y être agile et serein.
Le digital, la pièce maitresse d’une nouvelle culture entrepreneuriale
Il n’est pas qu’une révolution technologique, le digital est avant tout une métamorphose culturelle. Elle a un impact sur la culture de l’entreprise, les manières de travailler et de penser des collaborateurs. Le digital place la société en état de mutation à 360°.
Aujourd’hui, deux cultures s’affrontent au sein des entreprises. D’une part, la culture digitale. Elle est synonyme de verticalité, de lâché prise, de réseau, d’ouverture, d’expérimentation, d’agilité et de mobilité. Et d’autre part, il y a la culture historique fondée sur l’horizontalité, la maîtrise, la hiérarchie, le cloisonnement, la propriété et la sédentarité.
D’ici 2020, ce sera 60% des effectifs entrepreneurials qui disposera des compétences technologiques (étude réalisée par le cabinet IDC). Un chiffre rassurant mais une question se pose aujourd’hui : les collaborateurs d’aujourd’hui sont-ils préparés à modifier leurs compétences ainsi que leur manière de travailler ?
Collaborateurs de demain, où devez-vous mettre l’accent ?
Le savoir-être est devenu le pré-requis au savoir et au savoir-faire pour le collaborateur de demain. Bien que vous deviez continuer à vous former sur vos compétences techniques (vos hard skills), il est indispensable dès aujourd’hui de développer vos soft skills (à savoir vos qualités humaines) dans le cadre d’un coaching ou d’une formation « Culture Digitale ».
Soft skill n°1 : savoir donner du sens (le make sens). Identifier la signification profonde et les moteurs de son organisation, de ses missions et montrer le chemin à prendre. Le collaborateur simplifiera ainsi une situation complexe tout en donnant du sens à ses missions.
Soft skill n°2 : savoir naviguer en transversal. Les collaborateurs de demain doivent s’inscrire dans la transversalité. Ils devront travailler avec des équipes pluridisciplinaires en développant ainsi une intelligence collective.
Au-delà de son organisation individuelle, il lui est conseillé de naviguer dans les réseaux sociaux et d’oser solliciter.
Soft skill n°3 : être innovant – voire « disrupteur ». Savoir repenser ses périmètres et remettre en question les modèles existants. Pour cela, il est indispensable d’être ouvert aux autres, être curieux et pratiquer le test and learn. Nous sommes aujourd’hui à l’heure de l’expérimentation et de la disruption.
Soft skill n°4 : faire appel à son intelligence émotionnelle. Avec l’arrivée du digital, le quotient émotionnel est devenu plus important que le quotient intellectuel. Il est demandé aux collaborateurs de maîtriser leurs couleurs émotionnelles afin de rendre optimal leur travail et leur collaboration. Soyez empathique.
L’intelligence émotionnelle fait appel à quatre notions : se connaître, savoir s’influencer, connaître les autres et savoir les influencer.
Soft skill n°5 : être agile. S’adapter facilement, être dans le multiculturel et le multi-profil. Une agilité qui nécessite d’être en permanence dans l’apprentissage, la maîtrise des dernières technologies et des techniques.
Enfin la soft skill n°6 : être authentique. Être soi-même est important dans la réussite des collaborateurs. Rester fidèle à ce qu’on est, prendre des décisions à son images, respecter les autres, avoir une éthique, une déontologie sont aujourd’hui des normes primordiales pour la nouvelle économie.
Chefs d’entreprise, cultivez la collaboration des générations X, Y et Z !
Attention, il ne suffit pas de créer une plate-forme de E-commerce, une application ou d’être dans le Cloud pour entrer pleinement dans le monde digital.
Dresser une stratégie numérique claire et innovante reste donc le premier pas à entreprendre dans la digitalisation de son entreprise. Comme le souligne le rapport 2015 du MIT et Deloitte. A savoir, plus l’entreprise est digitalement mature, plus ses salariés pensent que leur société a une vision définie de sa transformation. Cette stratégie doit donc être à la fois pertinente et innovante, tout en suivant de près l’évolution du marché. Pour cela, il est primordial de s’appuyer sur l’intelligence collective des trois générations que sont la X (1961-1980), Y (1981-1994), Z (>1995). Trop d’entreprises s’appuient encore trop souvent sur les X passant ainsi à côté d’opportunités cruciales pour leur avenir offertes par les Y et Z. Trois points essentiels sont à travailler dans des comités stratégiques avec ces trois générations : le business-model, l’expérience-client et l’organisation salariale.
Sans une équipe de collaborateurs motivée et performante, aucune de ses étapes ne serait réalisable. Pour Emmanuelle Duez à l’origine de « The Boson project », l’engagement et une meilleure organisation avec ses collaborateurs sont indispensables à l’ère du digital. Les entreprises doivent également réfléchir aux besoins de leurs salariés afin d’attirer les meilleures talents, qui auront su acquérir les compétences de demain. Comme le démontre la première étude réalisée sur la génération Z par la société BNP Paribas en partenariat. Pour ces jeunes d’environ 20 ans, enfants de la crise, à salaire égal, ils déclarent vouloir rejoindre l’entreprise la plus fun à 25% et la plus éthique à 21%. Un changement considérable comparé aux générations précédentes. L’entreprise est donc amenée à repenser ses pratiques afin de les adapter à la génération Z. Une vision que de nombreuses écoles et sociétés ont déjà prise en compte. En France, l’Ecole 42, fondée par Xavier Niel est aujourd’hui ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, permettant ainsi à ses étudiants de venir travailler aux horaires les plus propices à leur créativité et performances. (A lire : Comment les digital natives vont forcer l’entreprise à bouger)
Adopter une nouvelle posture, préparer ses salariés à la transformation digitale ou encore faire émerger de nouveaux talents chez ses collaborateurs, cela se prépare donc. Pour faire face à ce changement de cap tant digital que managérial, voici les bonnes pratiques à essayer dès demain dans votre organisation.
Les bonnes pratiques pour l’entreprise de demain
Avant de commencer, il parait intéressant d’affiner sa posture avec les ingrédients proposés plus haut. Et pourquoi pas méditer également cette citation afin de visualiser votre posture intérieure vis-à-vis de vos collaborateurs.
« L’homme de bien n’exige pas de l’autre qu’il soit parfait. Il l’aide à accomplir ce qui a en lui de meilleur » – Lao Tseu
Vous avez constaté que vos réunions n’étaient plus productives mais que faire ? Pour les coachs BIRDS Conseil, « les séminaires classiques, les kick-off et réunionites aigües sont devenus has-been. Il faut revisiter les formats de collaborations avec des formats plus agiles et participatifs. » Leurs séances de coaching nouvelle génération peuvent prendre aujourd’hui plusieurs formes : du think tank au hackathon en passant par le co-développement ou le « reverse mentoring ».
Le premier format envisageable peut-être le « think tank ». Ce modèle venu d’Angleterre est à l’image d’un laboratoire de réflexion. Explication : l’entreprise met en place un cercle de réflexion rassemblant cadres et salariés afin de réfléchir à l’aide d’experts à l’avenir de la société et de sa stratégie. Ces séances de brainstorming peuvent être réalisées soit en continu avec une séance mensuelle de 2 à 3 heures soit sous format ponctuel allant d’une demi-journée à une journée. Parfois animée par un coach professionnel, ces séances de réflexion permettront de trouver les solutions aux problèmes induits par l’arrivée du digital au sein de la société. Parmi les questions les plus fréquentes, nous avons « mon entreprise a-t-elle besoin d’une transformation digitale ? Comment amorcer la transformation digitale ? » ou encore « à quoi ressemblera notre entreprise dans dix ans ? »
Autre technique aujourd’hui en vogue : le « hackathon ». Venus du monde du développement informatique, ces événements organisés sur de très courte durée (une journée ou un week-end) a pour but de développer une réflexion d’équipe de manière intensive, tel un marathon, autour d’un thème. Cette réflexion fait également appel à des éléments extérieurs, les « hackers », afin d’ouvrir la discussion. Nous mettons régulièrement en place ce type de format avec des comités de direction afin de les mettre au défi, d’ouvrir le champ des possibles et leur permettre d’aller à l’essentiel.
Enfin, et si les entreprises donnaient la parole aux jeunes de la génération Y/Z en les mettant au cœur de l’entreprise ? C’est ce que propose concrètement le « reverse mentoring » ou le mentorat inversé. Parti du constat que ce ne sont pas toujours aux anciens de former les plus jeunes, ce principe offre l’opportunité de mieux partager les savoirs afin de développer les compétences digitales de l’entreprise. Pour moi, « les jeunes apportent le regard digital et l’ouverture du champs des possibles. Mais que ce soit sur une problématique opérationnelle, business ou stratégique, croiser les regards et confronter les opinions font émerger les modèles de demain ! »
Ainsi prendre le virage digital nécessite une profonde remise en question tant stratégique qu’organisationnelle de l’entreprise. Alors pour réussir sereinement cette transition, penser à faire éclore les nouveaux codes du travail et le digital mindset de vos collaborateurs.