BIRDS Coaching vous présente tous les mois un regard de coach. Notre objectif est de vous faire découvrir nos Coachs et leur expertise.

Ce mois-ci, pour le regard de coach interview de Jean-Christian Mattei, Executive Coach Certifié HEC

PARLEZ-NOUS DE VOUS ET DE VOS MÉTHODES DE COACHING ?

Je suis d’abord et avant tout un « Learner ». Fondamentalement. Fort d’une expérience professionnelle d’une vingtaine d’années, principalement dans la formation et le développement des compétences, j’aime apprendre et contribuer à fournir aux personnes l’environnement et les outils qui vont leur permettre de faire de même.  Et dans une approche de coaching, cela se traduit par apprendre sur eux-mêmes. Cette notion de “Growth Mindset”, très répandue de nos jours, résonne tout particulièrement chez moi . Constamment cultiver la curiosité et apprendre en permanence. La phrase qui m’irrite le plus : « On a toujours fait comme ça ! ».

Ayant une formation scientifique (biologie) à la base, j’ai toujours été fasciné par la perfection de la machine humaine et notamment le cerveau. En ce sens, je me nourris régulièrement des dernières recherches en sciences cognitives qui traitent des mécanismes de mémorisation, de l’attention humaine et de la motivation. La motivation justement est très liée à l’approche des Strengths Finder® pour laquelle je suis un fervent ambassadeur.

C’est lorsqu’ils s’appuient sur leurs propres forces – et leurs propres motivations – que les individus atteignent leurs meilleures performances. Inutile de perdre du temps à essayer d’améliorer nos « faiblesses ». Elles pourront tout au mieux que progresser…modestement. 

Le Coaching est la capacité à changer la perception des choses. Le véritable problème n’est pas le problème en soi, mais plutôt  la perception que l’on en a. Changer l’angle de vue fait prendre conscience d’un nouvel horizon. Cette prise de conscience s’accompagne de responsabilisation : c’est l’ensemble qui incite à la mise en mouvement pour que le coaché trouve ses propres solutions. Le rôle du coach n’est pas de donner des solutions. Il est de changer les perceptions. L’écoute active, je dirais..très active, associée à un questionnement opportun, peut bouleverser les choses. J’ai plusieurs fois été surpris  de la manière dont seule question ou même une reformulation pouvaient tout faire basculer. Je l’ai vécu moi-même en tant que coaché et en tant que coach.

QUELS SONT VOS SUJETS DE PRÉDILECTION DANS LE COACHING ?

Le cœur de mon engagement en tant que coach et formateur est le Management et le Leadership. Les collaborateurs quittent des managers… pas des entreprises.

Je suis profondément convaincu qu’intégrer un état d’esprit de coaching à tous niveaux du management moderne peut considérablement transformer l’expérience collaborateur pour faire coïncider le sens de ses  actions personnelles avec la raison d’être et l’ambition collective de l’entreprise.

La perspective au final est de répondre à une double réalité : d’abord et avant tout, renforcer la reconnaissance et le sentiment d’appartenance des équipes, depuis toujours un besoin fondamental de tout un chacun. Il s’agit aussi d’ apporter une réponse à une tendance croissante du rejet du salariat, notamment par les jeunes générations. La pandémie n’a fait qu’accentuer ce rejet avec le phénomène de « Grande démission » auquel les entreprises sont confrontées.

SELON VOUS, QU’ATTENDENT LES PERSONNES D’UN COACHING ?

D’après ce que j’ai souvent pu constater, il me semble qu’il y a deux catégories de demandes : d’abord, les personnes perdues, qui ne savent plus comment s’y prendre avec une situation et qui sont enfermées dans un fonctionnement qu’elles n’arrivent pas à mettre à jour. La deuxième catégorie sont les personnes qui sont confrontées à une situation nouvelle et qu’elles appréhendent. Dans les deux cas, ces individus  cherchent un accompagnement qui va les éclairer dans l’une et l’autre de ces situations.

QUELS SONT VOS APPRENTISSAGES GRÂCE AU COACHING ?

Indiscutablement le lâcher prise et l’acceptation. Accepter inconditionnellement la personne en face de nous, que ce soit dans ses émotions, dans ses valeurs ou dans ses idées. Accepter la progression de la personne jusqu’où elle peut et veut aller. Même si nos ambitions pour elle sont plus grandes. S’affranchir de la tentation de proposer des solutions qui nous apparaissent évidentes car c’est prendre le risque de se fourvoyer dans une voie qui fera uniquement écho à notre manière de voir les choses et qui ne sert au final qu’un dessein égocentrique.

Je me souviens d’une des premières affirmations de nos mentors pendant le programme de certification d’Executive Coaching que j’ai suivi à HEC: « Plus vous essaierez de comprendre, moins ça marchera ». On peut difficilement faire plus iconoclaste comme approche. Désapprendre et réapprendre. 

QUELS SONT LES OUTILS ET TENDANCES QUE VOUS APPRÉCIEZ ?

La reconnaissance et la gestion des émotions – de soi comme celle des autres – est un pilier indiscutable de la relation humaine. Elle est largement évoquée tout au long du programme de certification coaching que j’ai suivi. D’expérience pourtant, elle m’apparaît comme souvent ignorée ou minimisée dans un environnement professionnel.

Je trouve très pertinent également l’approche de Situational Leadership®, qui identifie quatre styles de Management/Leadership qu’un Manager doit savoir adapter au regard des quatre états du collaborateur relatifs à son niveau de compétences et d’engagement à un moment donné. Chaque Manager a une propension naturelle à l’un de ces quatre styles. Il doit cependant pouvoir savoir en permanence s’adapter, et forcer sa nature à certains moments clés. L’intelligence émotionnelle mentionnée plus haut prend dès lors toute son importance. C’est d’autant plus délicat que pour un même collaborateur, différents styles de Management devront être adoptés à différents moments. Pour l’avoir largement utilisée dans mes fonctions managériales au sein d’une équipe internationale de cultures différentes, j’ai pu me rendre compte de l’incroyable impact de cette approche.

Pour conclure, je finirai par l’intelligence collaborative. La richesse de l’autre est bien trop souvent ignorée. Des ressources infinies et inspirantes sont à portée de main et nous ne nous les saisissons pas. C’est notamment le cas en formation ou bien souvent l’animateur se positionne en sachant absolu sans mettre à contribution la richesse qu’il a autour lui au bénéfice du groupe…et de lui-même. Le co-développement en est une des modalités les plus puissantes qui conduit au fameux ..1+1 = 3.

En fait, que ce soit dans une approche de coaching ou de formation, je rejoins complètement Philippe Carré – professeur des universités en sciences de l’éducation : « On apprend toujours seul, mais jamais sans les autres ».

Découvrez le profil de Jean-Christian Mattei.